Irrésistibles possessions est le premier jeu, fait avec Twine, de Nicolas Pérot. Une histoire d'horreur relativement classique, sans que ce soit un défaut - quelque part entre la démonologie et l'hommage à Lovecraft.
Il n'y a pas de puzzles à proprement parler(Spoiler - click to show) si ce n'est la nécessité de trouver une source durable de lumière pour explorer la maison mais selon ses actes on peut tout de même échouer ou arriver à des fins différentes.
Le jeu fait très appel au CSS et aux effets visuels et de mise en page, sans sortir du cadre du pur jeu textuel, et cela sert très efficacement son propos. Certains passages font penser à la Maison des Feuilles, qui est une influence assumée de l'auteur, par leur usage de la mise en page et de la déstructuration du texte. Autre trouvaille géniale : saturer l'écran avec une liste de centaines d'objets (censés être entassés dans une pièce où le personnage-joueur se trouve) où le joueur doit trouver celui dont il a besoin... Rarement le fond et la forme coïncident à ce point dans une F.I.
Quelques bémols tout-à-fait subjectif : l'auteur sait trouver quand il le veut des formules très poétiques ou profondes (« une meulière de banlieue froide comme un sourire forcé, presque désolée d'exister ») mais fait appel à d'autres moments du récit à un style oral beaucoup plus grossier, qui fonctionne moins bien ou jure (c'est le cas de le dire) un peu avec le reste du texte. Autre petit regrets, certains choix donnent donnent lieu à des réponses de deux ou trois mots, et laissent un peu sur leur faim en donnant l'impression d'être là pour du remplissage. Tout cela n'empêche pas le jeu d'être très sympathique et maîtrisé, surtout pour un premier essai.